La Chine refuse de dialoguer et promet d'écraser la contestation Tibétaine
Une semaine après les émeutes sanglantes de Lhassa, la Chine, qui semble rester sourde aux appels au dialogue avec le dalaï-lama, a assuré samedi qu'elle allait poursuivre la répression au Tibet afin "d'écraser" la contestation indépendantiste.
"La Chine doit fermement réprimer la conspiration visant au sabotage et écraser les +forces tibétaines d'indépendance+", a assuré samedi dans son éditorial le Quotidien du peuple, l'organe du Parti communiste chinois.
Alors que les organisations des droits de l'Homme et pro-tibétaines craignent des vagues d'arrestations, le Quotidien du peuple souligne qu'"1,3 milliard de Chinois, incluant le peuple tibétain, ne laisseront personne ni aucune force saper la stabilité de la région".
"C'est dans ce but que la Chine réprime fermement et condamne sévèrement une poignée de criminels qui ne respectent pas la loi", a ajouté l'organe du Parti communiste chinois.
Le nouveau bilan officiel fait également état de 241 policiers blessés, dont 23 grièvement, et de 382 civils blessés, dont 58 grièvement, soit un total de 623 blessés, dont 61 grièvement.
Le gouvernement tibétain en exil dans le nord de l'Inde fournit de son côté un bilan "confirmé" de 99 morts au Tibet et dans les provinces chinoises voisines abritant des minorités tibétaines.
Les autorités chinoises, qui continuent d'attribuer au dalaï-lama une responsabilité dans le déclenchement des violences, semblent donc ignorer les appels répétés au dialogue, lancés par le dignitaire tibétain comme par la communauté internationale.
Vendredi, le Japon a appelé la Chine et les dirigeants tibétains à ouvrir un dialogue "sans condition" tandis que le président polonais Lech Kaczynski estimait que "l'ouverture d'un dialogue maintenant prendrait une dimension symbolique, notamment dans le contexte des prochains Jeux olympiques à Pékin".
Le dalaï-lama, après avoir reçu la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a quitté vendredi soir sa résidence de Dharamsala, dans le nord de l'Inde où il vit en exil depuis 1959. Il est attendu samedi à New Dehli pour se consacrer à des séances d'enseignement du bouddhisme.
Samedi, Dharamsala, où des milliers d'exilés tibétains ont manifesté toute la semaine, était ville morte, tous les commerces ayant baissé leur rideau puisque samedi est férié en Inde.
A cinq mois de l'ouverture des Jeux olympiques d'été de Pékin, du 8 au 24 août, la Chine a par ailleurs continué samedi à accuser le dalaï-lama d'avoir fomenté les émeutes afin de saboter les JO.
"L'objectif de la clique du dalaï-lama est de perturber les Jeux olympiques, le peuple et la société et de nuire à l'unité politique du pays en complotant pour séparer le Tibet de la Chine", a assuré le Quotidien du peuple.
Vendredi, le gouvernement grec a indiqué qu'il allait prendre "toutes les mesures nécessaires" afin d'éviter que des opposants au régime chinois ne perturbent la cérémonie d'allumage de la flamme olympique, prévue lundi à Olympie (Grèce).
Alors que les manifestations antichinoises se poursuivent un peu partout dans le monde, vendredi, une cinquantaine d'exilés tibétains ont réussi à pénétrer dans l'ambassade de Chine à New Dehli, avant d'être interceptés par la police. Samedi, quelque 600 personnes ont manifesté à Tokyo pour dénoncer la répression au Tibet.