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Fédération des Landes du Parti Radical de Gauche

Après avoir largement utilisé les médias jusqu'à la présidentielle, Nicolas Sarkozy doit maintenant gérer une arme à double tranchant.

31 Juillet 2007 , Rédigé par Jean-Philippe Guerini Publié dans #prglandes.org

Comme depuis le début de l’été, Libération revient sur les nouvelles tendances. Cette semaine, enquêtes, reportages et entretiens pour décrypter la pipolisation de la vie politique.
 
Comme les «stars» qu’ils voulaient être, les Sarkozy sont partout. Après avoir tant recherché le feu des spotlights et joué du glamour pour assurer leur promotion, les voilà qui aspirent à une (relative) discrétion et, surtout, au contrôle total de leur image. Les photos volées, les rumeurs n’ont beau être que la conséquence de l’étalage - un temps volontaire - de leur sphère privée, elles leur seraient devenues insupportables. «Ne plus s’exposer, mais ne pas s’empêcher de vivre en se cachant», résumait lui-même Nicolas Sarkozy après de nouvelles retrouvailles avec Cécilia (dans Paris Match avec de fausses volées à Londres) au début de l’été 2006.

Mélange.  La pipolisation de la vie politique française dans sa version à l’anglo-saxonne doit beaucoup aux Sarkozy. Elle a connu son paroxysme à l’été 2005 avec la publication dans Match des photos de Cécilia Sarkozy au bras de son nouveau compagnon à New York. Et, comme pour ajouter de la violence à la saga, l’épisode se terminera par l’éviction du directeur de la rédaction de l’hebdomadaire. Jamais en France un tel mélange des genres entre vie publique et vie privée n’avait été concocté de manière aussi délibérée.

Jusqu’à l’impromptu récent des soignants bulgares dans lequel Cécilia Sarkozy a joué un rôle officiel en les ramenant à Sofia. Bref commentaire de l’époux : elle «a fait un travail remarquable. C’est une phrase courte mais néanmoins sincère».

Dès 2002, Pierre Charron, l’ami intime de Nicolas proche des milieux du show-biz, évoquait auprès des journalistes «les Kennedy à la française». Il fallait mettre en scène leur modernité et leur bonheur supposé. Clichés en noir et blanc sur papier glacé, chroniques des jours heureux au ministère de l’Intérieur, documentaire sur les activités de madame, zoom sur le petit Louis qui débarquait quand il voulait dans les salons et la salle à manger de la Place Beauvau.

Impudeur, étalage des sentiments, mirage de l’image : les Sarkozy se sont carbonisés et ont connu un brutal retour de manivelle dès le début de leurs déboires conjugaux. La presse a été prise de court. En son sein, les débats ont été vifs et ont mis quelques mois à être tranchés : puisque les Sarkozy avaient médiatiquement instrumentalisé leur vie privée à des fins de conquête du pouvoir, il fallait aller au bout de leur logique et parler de leur crise conjugale. Sarkozy jura qu’on ne l’y reprendrait plus. Mais ses rechutes furent légion. «Nicolas Sarkozy aime sa femme. C’est aussi simple que ça», assure un de ses plus proches collaborateurs.

Rumeurs.  Voilà un an tout juste, le couple décide donc de refaire équipe avec la présidentielle en ligne de mire. Cécilia Sarkozy s’efface. Publiquement du moins. Elle se vit comme traquée par les médias et craint la presse people. Elle ne fait confiance qu’à quelques journalistes qui s’engagent à ne rien dévoiler de leurs conversations. Mais, aux côtés de son mari, elle a la place de numéro 1. Son influence est considérable. Choix des collaborateurs, décor des meetings, création d’une télé Sarko sur le Net, stratégie politique. Aucun détail de la campagne présidentielle ne va lui échapper. Le candidat l’appelle plusieurs fois par jour sur son portable et peut tout interrompre pour elle. Elle, elle observe les clans autour de son époux et n’oublie rien non plus des années passées. Le temps des évictions viendra avec la victoire. Durant tous ces mois, les rumeurs les plus folles, les plus abjectes, circulent sur Internet à propos des relations entre les Sarkozy.

A peine élu, Sarkozy relance la mécanique à fantasme people : soirée au milieu de vedettes et vieilles gloires, nuits au Fouquet’s sur les Champs-Elysée, virée à Malte sur le yacht du milliardaire Bolloré. La cérémonie d’intronisation à l’Elysée offre le spectacle d’une famille recomposée chic et cool, prenant ses distances avec le protocole, se laissant aller à des instants de tendresse. Pour marquer le changement de style, Sarkozy, qui a du métier, débarque en short et chaussures de sport sur le perron du palais après un jogging. Il fait savoir que tout lui semble vieillot à l’Elysée. Madame étudie tout ça mais trouve les locaux inadaptés pour cinq enfants et un couple. Mais monsieur ne peut s’empêcher d’annoncer le 14 juillet qu’ils y habiteront finalement en septembre. Ce même jour, à la garden-party, il déclare aussi qu’il «trouve Cécilia et Judith [sa fille aînée, ndlr] très belles» et qu’il partira en vacances quinze jours à l’étranger avec des amis. Un parfait cocktail pour alimenter la chronique.

Frasques.  Désormais, le couple qui se refuse à vivre cloîtré (et raffole du luxe) est LA cible. La presse people rôde, brode et vend. Protégés par la police, les enfants sont devenus des clients pour paparazzi. Désormais, les moindres gestes, les moindres frasques d’un membre du clan Sarkozy seront surexposés. La France aurait-elle trouvé sa famille royale ?

 

Lu dans

 

 

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