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Fédération des Landes du Parti Radical de Gauche

N'ayons pas peur des idées neuves

15 Décembre 2006 , Rédigé par Jean-Philippe Guerini Publié dans #Les Communiqués

La désignation de Ségolène Royal comme candidate de la gauche à l’élection présidentielle est une évolution démocratique à laquelle les Radicaux participent et dont ils doivent savoir tirer les leçons.
 
Après Angela Merkel à la chancellerie en Allemagne et Michèle Bachelet à la présidence du Chili, cette investiture démontre que la France semble enfin prête à placer une femme à la magistrature suprême. Le mouvement initié par la loi sur la parité votée par le gouvernement de Lionel Jospin trouve ici sa consécration. Qui contestera demain la place des femmes en politique ? Qui pourra empêcher les femmes d’investir massivement le champ politique et revendiquer autant de responsabilités que les hommes ?
  
Elle prouve aussi l’énorme attente de nos concitoyens d’un renouvellement de la classe politique dont les principaux protagonistes occupent le devant de la scène depuis plus de 30 ans, à commencer par le Président actuel. Ce mouvement aura des répercussions, soyons en sûr, sur l’ensemble du personnel et des formations politiques.
  
Autre phénomène inédit : les militants socialistes n’ont pas soumis leur choix à l’opinion mais c’est celle-ci qui s’est imposée à eux. Qu’on le veuille ou non, la démocratie d’opinion est une réalité. Ce sont les sympathisants de gauche à travers les sondages qui ont exprimé leur désir de victoire et ont imposé la candidate pour l’incarner. Ainsi, même s’il n’y a pas eu de primaires organisées dans toute la gauche de gouvernement, comme nous le demandions, le choix des Radicaux de ne pas présenter de candidate autonome a eu une influence sur le choix du PS.
   
Jusqu’à présent, les partis politiques ont eu trop tendance à vouloir guider le peuple pour mieux confisquer le débat. Ils pourraient devenir les caisses de résonance de préoccupations citoyennes si éloignées des vaines querelles idéologiques. Ce besoin des citoyens de se réapproprier le débat politique, notamment par la démocratie participative, a été et sera un des ressorts de la campagne.
 
Mais l’enseignement majeur de cette investiture, c’est le succès d’une stratégie qui malmenait les dogmes socialistes et fait fi des clivages politiques convenus. En faisant bouger les lignes, en brisant les tabous d’une gauche parfois trop conformiste, en n’analysant pas la société avec des œillères idéologiques, elle a répondu à l’attente des citoyens qui réclament du pragmatisme pour résoudre leurs problèmes quotidiens. Ce positionnement a de quoi plaire aux Radicaux – sensibles aux majorités d’idées – comme il valide leur stratégie de rassemblement au premier tour. Nous devrons pousser la candidate à persévérer dans cette voie si nous voulons faire gagner une véritable gauche moderne en 2007.
  
Une page se tourne avec cette présidentielle. L’ampleur même du plébiscite pour Ségolène Royal dans un parti socialiste traditionnellement divisé légitime le choix du Congrès de Paris : 2007 sera l’année du vote utile ! Les Français ne veulent ni d’affrontements entre blocs monolithiques, ni de combats de coqs au premier tour. Ils exigent des femmes et des hommes politiques efficaces et des partis utiles. Et c’est en prenant cela en compte que les Radicaux trouveront leur légitimité.
  
Il serait dangereux pour le PRG de ne pas s’adapter à la situation inédite créée par cette désignation. Nous devons être un parti utile à la gauche et aux Français en réconciliant idéalisme et pragmatisme. Nous ne pouvons pas nous contenter de ressasser le bréviaire radical. Nous pouvons représenter nos concitoyens qui souhaitent un compromis entre les libertés et la solidarité, ne rejettent pas en bloc la mondialisation mais ont foi dans les droits de l’Homme, qui ne confondent pas libéralisme et ultra-libéralisme, qui ne se résignent pas à un étatisme convenu, à une conception centralisée et autoritaire de l’action publique.
   
Ces Français semblent avoir trouvé leur porte-voix. Il n’est pas sûr que demain ils se sentent à leur place au PS. Avec eux et pour eux, nous pourrions faire du PRG le porte-parole de cette France qui appelle aujourd’hui de ses vœux l’avènement d’une gauche moderne qui s’assume comme telle.
   
« N’ayons pas peur des idées neuves » a déclaré Ségolène Royal. Nous, Radicaux de gauche, prenons la au mot ! 
 

 

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