La bravoure au féminin
Je propose l'explication suivante au néologisme de Ségolène Royal, la «bravitude ». Il s'agit pour la candidate de féminiser certains concepts, la bravoure en l'occurrence.
Elle a eu raison d'inventer la « bravitude», car la « bravoure» est la qualité d'un homme dont le courage s'est révélé et forgé dans le combat face au danger. C'est d'ailleurs un mot qui appartient au vocabulaire guerrier. S'il s'agit d'une femme, ça n'est pas dans un combat de type guerrier q'il faut mesurer son courage et sa capacité à affronter l'adversité.
Parler de « bravoure » pour une femme n'est pas approprié car les femmes sont rarement en première ligne dans les guerres (pour les susciter) et que c'est dans d'autres contextes, moins exceptionnels et plus ordinaires, qu'elles sont amenées à faire preuve de courage. On ne parlera pas de la « bravoure » d'une femme qui a élevé seule 8 enfants ! Et le qualificatif «brave » comme dans « une brave femme » est un peu péjoratif.
La « bravitude » que propose Ségolène Royal c'est la bravoure au féminin qui correspond au courage de faire face, de tenir bon dans l'adversité ou le danger, souvent d'ailleurs au bénéfice d'autrui ou d'une cause, sans être un acteur direct du rapport de forces.
Une attitude qu'elle a raison de nommer pour la faire exister !
Chacun sait que les batailles politiques sont toujours précédées de batailles sémantiques.
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