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Fédération des Landes du Parti Radical de Gauche

Clearstream

5 Mai 2006 , Rédigé par Jean-Philippe Guerini Publié dans #prglandes.org

Villepin et Chirac emmêlés dans l’affaire Clearstream
Le Premier ministre, mais également le président de la République, sont plongés dans la tourmente.
Dans l’affaire Clearstream, la justice enquête sur les "dénonciations calomnieuses" d'un "corbeau" ayant faussement accusé au printemps 2004 des personnalités du monde politique et économique, dont le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, d'avoir des comptes occultes à l'étranger via la société financière Clearstream. Au centre de la polémique, la réunion au Quai d'Orsay du 9 janvier 2004 au cours de laquelle Dominique de Villepin aurait demandé au général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement, d'enquêter sur ces personnalités. Selon une note de l'officier saisie par la justice et citée par Le Monde, cette réunion a été largement consacrée à Nicolas Sarkozy.

Jeudi, lors de sa 10e conférence de presse mensuelle, Dominique de Villepin a réaffirmé qu’il n’avait pas demandé d'enquête sur des hommes politiques et a exclu toute idée de démission. Le Premier ministre a démenti une nouvelle fois avoir reçu des "instructions" de Jacques Chirac, mais a infléchi sa version des faits concernant Nicolas Sarkozy. Alors qu'il affirmait mardi que le nom de son rival à l’UMP n'avait "à aucun moment" été "évoqué" lors de la réunion du 9 janvier 2004, au coeur de l'affaire, il a indiqué cette fois que M. Sarkozy n'a "pas été évoqué en liaison avec de quelconques affaires" mais "en tant que ministre de l'Intérieur".

Il n’est pas sûr cependant que cette nouvelle prise de positions redore le blason de M. de Villepin, qui a passé une semaine très inconfortable. Après la journée de mardi, passée à s'expliquer d'abord sur Europe 1, puis devant le groupe UMP et devant l'Assemblée nationale, celui-ci avait dû faire face mercredi à de nouvelles révélations du Monde, citant des notes et la déposition devant les juges du général Philippe Rondot.

Les Français se montrent partagés sur l'avenir du Premier ministre. Selon un sondage CSA/Le Parisien/Aujourd'hui en France/i-TELE, 46% d'entre eux estiment que Dominique de Villepin ne doit pas démissionner, 33% pensent le contraire. Ils jugent l'affaire Clearstream grave à 43%, pas grave à 20% . Mais, dans le dernier baromètre TNS-Sofres pour le Figaro Magazine, le chef du gouvernement voit sa cote de confiance baisser de 5 points: seuls 24% des Français lui font confiance, contre 73% d'avis contraire.

Les développements de l'affaire touchent désormais Jacques Chirac, dont la cote de popularité continue également de baisser. Ce qui a notamment conduit François Hollande, le leader du PS, à réclamer du chef de l'Etat qu'il "s'explique et s'exprime".

De nombreuses voix politiques de gauche, qui égratignent aussi Nicolas Sarkozy, soupçonné d’avoir "manipulé la manipulation", appellent au départ du Premier ministre, voire à la tenue d’élections anticipées.

De son côté, le PRG a estimé dans un communiqué que "le changement du Premier ministre n'aura pas à lui seul l'effet de rétablir le lien de confiance entre les Français et leurs institutions". "Qui peut croire que les pratiques auxquelles on assiste seront abolies parce que Matignon ou l'Elysée hébergeront de nouveaux occupants, quand ceux-ci pourront toujours se comporter en potentats", demande le PRG. Les Français doivent "confier clairement mandat" au président élu en 2007 "de réformer profondément nos institutions pour faire enfin de la France une République moderne".

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