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Fédération des Landes du Parti Radical de Gauche

Inflexible sur le nombre de régularisations, Nicolas Sarkozy s'en prend aux associations de défense des sans-papiers

16 Août 2006 , Rédigé par Jean-Philippe Guerini Publié dans #prglandes.org

Un certain nombre d'associations font assaut de démagogie et d'irresponsabilité", a accusé Nicolas Sarkozy, reprenant les mots du médiateur national sur ce dossier, l'avocat Arno Klarsfeld. Interrogé sur France 2, mardi 15 août, soit deux jours après la date limite de dépôt des demandes de régularisation des familles sans-papiers d'enfants scolarisés, le ministre de l'intérieur s'en est violemment pris aux associations de défense des sans-papiers. "J'entends un certain nombre de gens qui disent 'c'est de la déportation', c'est très choquant à l'endroit de tous ceux qui ont connu des membres de leur famille qui ont été déportés", a-t-il ajouté.

Sans fournir d'éléments réellement nouveaux sur ce dossier, M. Sarkozy a réaffirmé sa fermeté. Il a prévenu que les personnes déboutées avaient vocation à "retourner dans leur pays" d'origine. "Si on ne quitte pas la France, si dans un contrôle par des gendarmes ou par des policiers on est arrêté, on sera raccompagné chez soi, c'est la règle", a-t-il dit.

Le ministre de l'intérieur a confirmé son intention de régulariser la situation d'environ 6 000 parents et élèves sans papiers, sur les 30 000 ayant demandé à pouvoir rester en France. L'estimation "d'un peu moins de 30 000 personnes" est supérieure d'un tiers aux prévisions qu'il avait fournies le 24 juillet dernier. Néanmoins, Nicolas Sarkozy n'a pas modifié celle des personnes susceptibles d'être régularisées, expliquant que nombre de demandes n'étaient pas fondées.

Les régularisations seront effectuées sur la base de la circulaire du 13 juin, qui ouvre la possibilité aux préfets de régulariser "à titre humanitaire et exceptionnel" des étrangers irréguliers dont les enfants sont scolarisés en France.

"UN LOGEMENT ET UN MÉTIER"

Se montrant opposé à toute régularisation massive, le ministre a affirmé que la régularisation de 80 000 personnes par le gouvernement de Lionel Jospin, en 1997, avait entraîné la multiplication par quatre des demandes d'asile. "On a envoyé le signal au monde entier que tout le monde pouvait venir en France", a-t-il affirmé. Et d'ajouter : "Il ne suffit pas de rentrer en France pour avoir le droit d'être en France. Cela voudrait dire que la France est le seul pays au monde qui n'aurait pas le droit de décider de qui a le droit d'être sur son territoire"

Le ministre a en outre estimé que la crise dans les banlieues en novembre 2005 avait montré "les difficultés du système d'intégration français". "C'est le résultat de quoi ?", a-t-il demandé. "D'une politique d'immigration qui n'a pas été maîtrisée". "Notre objectif, c'est d'avoir une politique d'immigration maîtrisée, que ceux qui viennent en France puissent avoir un logement et un métier", a-t-il ajouté.

Réagissant le soir même aux propos de Nicolas Sarkozy, Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, a jugé que "dans cette apparition estivale, de Nicolas Sarkozy, il n'y a rien de nouveau". "Au lieu de s'en prendre aux associations et de remonter dix ans en arrière le ministre de l'intérieur ferait mieux de dire la vérité aux Français : c'est qu'il a fabriqué des familles d'immigrés clandestins, qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec les problèmes d'insécurité ou de violence, pour la plupart, et qui demandent simplement à pouvoir vivre tranquillement sur notre territoire", a expliqué M. Dray.

Le Réseau éducation sans frontières (RESF) estime pour sa part que l'expulsion d'une famille ukrainienne, vendredi dernier, risque d'illustrer "l'avenir que le gouvernement a tracé pour les sans-papiers".


Avec AFP et Reuters


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