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Fédération des Landes du Parti Radical de Gauche

Action contre la désertification

2 Octobre 2006 , Rédigé par Jean-Philippe Guerini Publié dans #prglandes.org

Le forum Désertif’Actions, qui s’est tenu à Montpellier du 21 au 23 septembre dernier, a permis à plus de 200 organisations, venues de 60 pays, de travailler sur les questions de développement durable dans des zones arides.

La désertification de 40% de la planète, qui affecte 2 milliards d’habitants, est un enjeu essentiel, insuffisamment pris en compte par les États, malgré le potentiel économique des zones arides, ont tenu a souligné les organisateurs du forum.

Citant des chiffres de la Banque mondiale, Antoine Cornet, directeur de recherche à l’IRD (institut de recherche pour le développement), a affirmé que la désertification, définie comme étant «la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches», conduit à «une dégradation de l’environnement qui a déjà entraîné le déplacement de 25 millions de personnes».

Cette désertification a un coût : l’érosion des terres, le manque d’eau, la chute de la fertilité des sols, induisent une perte de 0,5 à 1,6 %, selon les pays, ajoute-t-il.

Un des enjeux du forum était de réfléchir à la manière de rendre plus prioritaire la question des zones arides. En effet, selon Jean-Yves Grosclaude, directeur du département environnement et ressources naturelles de l’Agence française de développement (AFD), il s’agit essentiellement de manque de moyens, donc de priorité.

«On peut mener des expériences pilote pendant des années, les conventions internationales et les ONG peuvent avoir les meilleures intentions du monde, si les États ne financent pas, ça n’avancera pas», affirme t-il.

Patrice Burger, du Centre d’actions et de réalisations internationales, renchérit en affirmant que «les États signent les textes comme la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, adoptée à Paris en 1994 et ratifiée par 190 pays, mais ne mettent pas les moyens en face».

Des chiffres et des actions locales

Les régions arides représentent 5,2 milliards d’hectares, dont 37 % sont en Afrique et 33 % en Asie, selon le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) de Montpellier. Dans ces zones touchées, de 1 à 6 % de la population est «gravement affectée» par la désertification, souligne Antoine Cornet.

Malgré un manque de moyens pour lutter contre la désertification, quelques actions locales existent et tentent à leur manière d’apporter un peu dans cette lutte.

Au Costa Rica, depuis 1992, les habitants ont accepté de voir prélever un pourcentage dédié à la protection des ressources naturelles sur leur facture d’eau et d’électricité. La société d’électricité paye, en échange de l’entretien des bassins versants des barrages, 50 dollars l’hectare aux paysans.
Au Kenya, près du lac Victoria, des fossés ont été creusés pour lutter contre l’érosion des sols. A Cuba, où les zones semi-arides recouvrent 14 % du pays, des programmes impliquant jusqu’à 50 familles, contribuent à repeupler les forêts et planter des pépinières.

Ces actions montrent l’importance du rôle de la société civile dans la prise en compte des mesures à mettre en place dans les zones arides, ainsi que dans la manière de développer le potentiel économique des ces régions. La question du rôle participatif de la société civile était d’ailleurs un des thèmes du forum de Montpellier.

Selon la Banque mondiale, d’ici à 2020, soixante millions de personnes vont abandonner les zones arides.


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